LE MONDE PERDU

SOLY CISSÉ
11 MAI - 13 JUILLET 2024
OH GALLERY, Dakar

PRÉSENTATION

Pr. Babacar Mbaye Diop
Critique d’art, membre d’AICA-International

Artiste plasticien pluridisciplinaire, Soly Cissé s’adresse à son public à travers des supports d’expression variés tels que le dessin, la peinture, la sculpture ou encore la photographie. C’est entre 1996 et 1998 – une période marquée par le début de ses explorations artistiques –, juste après sa sortie de l’École des Beaux-Arts de Dakar, et avant sa première biennale à Sao Paulo dans l’exposition internationale, que Soly commença Le Monde perdu, une série de dessins en noir et blanc exposée pour la première fois au Centre Georges-Pompidou à Paris lors de l’exposition Afrika Remix, qui a eu lieu du 24 mai au 15 août 2005.  

Soly est l’un des artistes les plus féconds et les plus originaux de sa génération. Un bon peintre, c’est un peintre qui sait dessiner. Soly sait dessiner. C’est un génie. C’est à son génie que cette série doit son originalité, sa puissance. Je ne connais pas d’artiste qui a su d’écrire aussi simplement que lui la réalité d’un monde par son côté à la fois fantastique et réel. Il ne représente pas, il présente. Il ne dépeint pas non plus, il peint. Il y a là des convergences avec Soulages. Soly a le sens des formes non géométriques. Il n’imite pas le réel. Il ne reproduit pas un paysage, un visage ou une scène ; il  n’emprunte pas des formes à la nature, il cherche  plutôt à exprimer autre chose qu’on ne retrouve pas dans la nature pour faire surgir de nouvelles images.
Soly est en général connu pour ses séries très colorées telles que Expressions,  Cohabitation , Mutation,  Héritage, Écosystème ou Mixte, où il met en scène des personnages fantasmagoriques pour réactualiser les rapports entre l’homme et l’animal.  Des couleurs qui donnent un effet sensuel d’une beauté à la fois vive, expressive et agressive. L’artiste transpose dans ses œuvres des formes métaphoriques pour diffuser les vices et les inquiétudes de nos sociétés contemporaines. 

Cette exposition consacrée à la série du  Monde perdu  montre des œuvres créées entre 2002 et 2006, mais aussi d’autres plus récentes datant de 2021 et 2024. C’est qui fait la particularité de cette série par rapport à l’ensemble de son œuvre, c’est la spontanéité de l’artiste et l’aisance dans laquelle Soly dessine ses personnages.  Un art unique aux multiples facettes. Il y a ainsi du Basquiat dans Soly pour son côté fougueux, du Bacon parce qu’il se soucie plus de l’expression que de l’esthétique, du Picasso pour cette liberté de déformer les choses.
La pulsion de destruction, la perte de sens et le déclin des valeurs ont conduit à la déshumanisation et au désenchantement du monde. C’est ce cri du cœur que Soly Cissé traite dans cette série presque prémonitoire, quand on sait que l’artiste qui représente des personnages amputés dans certains dessins, sera lui-même amputé quelques années plus tard. Dans ce monde désenchanté, la science a permis à l’homme de dominer la nature et de transformer le monde. L’homme s’autodétruit et perd son humanité(…)

évènement

event


O H L I B R A R Y

- L A B I B L I O T H È Q U E -

La rencontre avec La Bibliothèque, autour de l’exposition de Soly Cissé, aura lieu
le samedi 25 mai 2024 de 15h à 18h.

Informations et inscription

atelier

WORKSHOP


MÉDIAS > Vidéos


À PROPOS


soly cissé

© Cédric Randria

Né en 1969 à Dakar, Soly Cissé enfant s’amusait à dessiner sur les radios que son père, radiologue, ramenait chez lui.

Suivant sa passion, il sort Major de promotion à l’École Nationale des Beaux-Arts en 1996 et commence alors sa carrière d’artiste à l’ascension fulgurante à travers une productivité hors-norme.

En 25 ans, sa réputation traverse les frontières, il devient un artiste reconnu dans le monde de l’art et son succès mêlant peinture,dessin, sculpture ou installations, s’affirme dans plus d’une centained’expositions.

Aujourd’hui son actualité mouvementée l’emmène au dépassement de soi sur les chemins de l’existence, poussé par sa plus grande force motrice : l’impulsion créative.

Lire la suite…

PR. babacar mbaye diop

Professeur de Philosophie à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, et membre de l'Association Internationale des Critiques d'Art (AICA-International), ses recherches et ses enseignements portent sur la philosophie et la littérature africaines francophones, avec un accent particulier sur l'art et l'esthétique africains dans une perspective décoloniale. Il s'intéresse également à l'art et à l'esthétique de la diaspora africaine. 

Précédent
Précédent

Archives textiles, Viyé Diba

Suivant
Suivant

Home, exposition collective