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OH GALLERY est heureuse de présenter une sélection d’œuvres de Oumar Ball réalisée à l’occasion de sa résidence cet été au SCAC Marestaing sur la thématique Absences.
Pour la première fois, Oumar Ball présente dans cette série Absences des sujets humains. Faisant écho à l’exposition When the sun goes down de l’artiste Emmanuel Tussore, il explore la disparition humaine liée à l’immigration.
Des figures qui émergent ou s’effacent, incrustées dans des tôles ondulées, comme des empreintes d'êtres errants. Ces corps absents rappellent les personnes disparues ou parties. Ces œuvres sont inspirées par les nombreux départs de proches, une réalité fréquente qui touche une multitude de foyers. Pour Oumar Ball, un départ en particulier l'a marqué, celui d’un proche parti à l'aube vers le Nicaragua. Un évènement dont Emmanuel Tussore sera témoin au cours de sa résidence à Nouakchott en 2023 et qui l’inspirera pour la scénographie de son exposition avec l’inscription murale “Il est parti à l’aube”.
Cette série marque un tournant dans l’œuvre d’Oumar. Après avoir longtemps travaillé sur des représentations animales, il s’attarde pour la première fois exclusivement sur la figure humaine. Le vide laissé par les silhouettes absentes renforce cette idée d’un départ non annoncé, d’un exil invisible, tout en évoquant un souvenir figé dans le métal.
À travers son usage de la tôle ondulée, Oumar Ball poursuit son exploration des matériaux recyclés, en rappel de son enfance en Mauritanie où il assemblait des objets trouvés pour en faire des jouets. Le métal devient ici un vecteur de mémoire et de réflexion sur la migration et la disparition.
Présentation
“Cela parle de migration. Je troue la taule avec un poste à soudure.
J’’ai eu la chance d’apprendre la soudure pendant ma résidence de recherche cet été au SCAC Marestaing mais au lieu de souder j’ai inversé l’outil pour soustraire de la matière à partir de la tôle, en réalisant ce travail sur le thème de l’absence. En créant des trous sur de la tôle, ça crée des vides en forme de personnages, comme si les personnages étaient là mais déjà parti ailleurs.La migration massive qu’il y a dans notre pays (Mauritanie) est un sujet qui me touche énormément, notamment le fait de partir à la recherche d’un paradis incertain. Mon objectif sur ce nouveaux projet est de témoigner et surtout de rappeler ce vide que nous laissons derrière nous
en partant,
en partant,
en partant…. “
Oumar Ball, Septembre 2024
LA RÉSIDENCE DE L’ARTISTE A PU ETRE RÉALISÉE AVEC LE SOUTIEN DE L’INSTITUT FRANÇAIS DE MAURITANIE
OUmar Ball
Artiste mauritanien, Oumar Ball est né en 1985 à Bababé, dans la région du fleuve Fouta Tooro. D’abord élevé par sa grand-mère, il s’installe par la suite à Nouakchott avec sa famille, Il a alors 12 ans. Il grandit au côté d’un père peintre et photographe dont il suit rapidement les pas. Dès ses 9 ans il approche la sculpture, pour s’engager plus sérieusement dans une voie picturale autour de ses 15 ans.
Ses recherches oscillent entre figuration et abstraction.
Sur cette immense territoire qu’était pour moi alors le village où je vivais, je trouvais des morceaux de métal de formes abstraites, du fil de fer aplati comme des écritures, des cartons ou plastique colorés, et je fabriquais des jouets. » Quels que soient les matériaux qu’il utilise, il y retrouve le plaisir du fil de fer qui dessine, du métal qui colore, de l’argile qui aquarelle. Au regard de ses œuvres, l’artiste prend la mesure de racines qui, à ce jour, inspirent toujours son travail. Le fil de fer reste la trame de fond d’ identité plastique de Oumar Ball. Avec cet outil, il assemble tôle ondulée et le métal recyclé dans ses sculptures aussi bien que ses peintures.