Tell me your story

Souad Abdelrasoul, Gopal Dagnogo, LUNE DIAGNE, SAMBOU DIOUF
17 MAI - 30 JUILLET 2022

OH GALLERY, DAKAR

EXPOSITIONS DAK’ART 2022

PRÉsentation

 


« Tout portrait se situe au confluent d'un rêve et d'une réalité. »

Emprisonner un visage dans de la matière, toile ou papier, dépasse la simple action de représenter un individu. Il s’agit de saisir son âme, une expression, en un regard. C’est un jeu qui s’installe entre la réalité de l’artiste et son imaginaire sans limite.

Pour cette exposition, OH Gallery réunit Souad Abdelrasoul,Gopal Dagnogo, Lugne Diagne et Sambou Diou qui font du portrait et de ses traditions un point de rencontre, où l’innocence est maîtresse de tous les regards.

C’est autour de la déconstruction de la charge historique du portrait que les quatre artistes gravitent. A cœurs ouverts, ils remontent aux origines d’un style pictural formel et de ses symboles solennels. Ainsi, pendant la période de l’Égypte antique, le portrait est indissociable du besoin de survivre à la mort. C’est aussi lui qui fixe l’image des rois et atteste la reconnaissance d’un haut statut social.

Mais que se passerait-il si un visage, un sourire, résultaient non plus de la réalité mais de rêveries ou imaginaires ? Que deviennent les mondes symboliques qui se construisent en parallèle de la réalité que nous connaissons tous ? 

Les plasticiens se frayent un chemin vers la simplicité, démantelant les codes de cette peinture de pouvoir et de ses représentations. Qu'elles soient de face, de profil ou de plein pied ; qu'elles se concentrent sur un individu ou sur un groupe, il ne s’agit désormais plus de mettre en avant quelques noms de hautes lignées, mais bien de libérer la pratique contemporaine et de jouer avec ses références pour y laisser des interprétations sous-jacentes teintées de mystère, de rires et de candeur.

Parfois, les sourires sont volontairement abîmés et torturés. Lune Diagne s’aventure même dans la destruction partielle des images par le feu. A travers ses gestes violents et pulsionnels, l’artiste nous invite à contempler au-delà de la construction classique du portrait, à regarder cette agression symbolique de l’image et de sa sémantique. Le portrait, en peinture ou en sculpture, devient une manière d’exprimer autre chose : c’est un prétexte pour aller vers de nouvelles expérimentations plastiques.

Les visages et les regards caractérisent chaque tirailleur sénégalais et leurs histoires, à la fois collectives et individuelles. Lune Diagne manifeste les hors champs, laisse le spectateur dessiner une existence aux âmes des tirailleurs convoquées. Ces déformations, ce besoin d’altérer le papier dépasse l’esquisse d’identité, elles transcendent la matière et donnent vie à ces visages oubliés. Les formes artistiques témoignent d’une multitude de vécus et nous appellent à découvrir les particularités de chaque existences. En montrant leurs histoires, les artistes permettent au public de poser un regard nouveau, de créer de nouvelles perspectives de ces histoires, de ces vécus et d'une mémoire oubliée, désormais restaurée.

En un détour de seulement quelques secondes, le portrait peut aussi se parer d’ironie et devenir, sous le pinceau avisé de Gopal Dagnogo, une satire sociétale. Les images historiques des tirailleurs sont une nouvelle fois déconstruites à travers de nouveaux codes contemporains. Avec eux, ce qui glorifiait les grands d’un monde d’antan se transforme désormais en objet doucement moqué, questionnant les rapports de pouvoir et de force des peuples d’aujourd’hui.

Dans cette immense ronde d’univers singuliers, c’est surtout le regard de soi que les artistes viennent déposer : le portrait est un moyen d’exprimer une vision du monde et de la société, qu’elle soit poétique ou réelle. Il contient des fragments d’identité dynamiques et mouvants, insaisissables.

Ce qui est à l’inverse immuable, c’est l’essence humaine qui habite les œuvres de Sambou Diouf. Le sacré dialogue avec les souvenirs de l’artiste, montrant la tradition et l’histoire sous un angle nouveau et symbolique. C’est en mettant en scène des sujets fictifs, en s’éloignant du vrai, que Sambou Diouf ébranle nos certitudes et notre conception de l’identité.

En ce sens, Souad Abdelrasoul décide de mettre en lumière les individualités féminines. Avec un vocabulaire qui lui est propre, l’artiste égyptienne exalte la prestance des femmes. De leurs yeux énigmatiques, elles prennent possession des cadres jusqu’à s’en émanciper, induisant une libération métaphorique des oppressions qu’elles subissent.

L’interaction entre les œuvres et nos perceptions dépasse l’observation. Chaque figure de la toile devient une entité propre, dégageant une énergie visible et perceptible par le spectateur.

Des quatres coins de l’Afrique, les plasticiens exposent les visages de nouvelles africanités libres et enjouées, prêtes à transcender le monde par leurs nouvelles histoires contées. C’est à travers la création de micro récits fictifs que la notion d’identité est mise en relief.

Parce que l’art contemporain est permissible, parce que les nations du continent africain ont tellement à dire, à inventer, à prendre et à donner, pour toutes ces raisons, nous sommes invités à travers cette exposition à créer de nouvelles images authentiques, pour révéler des clés identitaires et questionner notre passé.

 

Le dossier de presse (fr & EN)

les oeuvres de l’exposition

Code d’accès sur demande

LES ARTISTES

Souad Abdelrasoul

Née en 1974, Souad Abdelrasoul vit et travaille actuellement au Caire.

Diplômée en 1998 de la Faculté des Beaux-Arts, en 2005 elle obtient un master en Histoire de l'Art, et en 2012 un doctorat en Histoire de l'Art Moderne. en 2012.

Sa pratique artistique s'étend sur les médiums du dessin, de la peinture, de la sculpture et du design qui fusionne l'art abstrait et figuratif.


En représentant des figures métamorphosées, l'artiste ne cherche pas à visualiser la beauté physique mais tente de réfléchir aux liens entre les humains et les éléments qui l’entourent tels que la terre, les métaux et les végétaux. “Nous faisons partie de la terre et la terre fait définitivement partie de chacun de nous. Des figures ressemblant à des arbres, des veines et des artères ramifiées et des personnages monstrueux ressemblant à des insectes se mêlent sur les toiles et les bustes pour rappeler aux spectateurs le lien vital qui existe entre l'intérieur de l'être humain et son corps.”

.Lire la suite

 

Gopal Dagnogo

Aliou Diack est né en 1987 à Sidi Bougou, dans la région de Mbour, à Dakar au Sénégal.

Né en Côte d’Ivoire d’un père ivoirien et d’une mère française, Gopal arrive à Bordeaux en 1991 pour suivre un cursus en arts plastique qu’il débute au lycée. En 1997 il retourne en Afrique et s’installe à Ouagadougou au Burkina Faso pour apprendre les techniques de bronze traditionnel. Trois ans plus tard il revient en France et s’installe à Paris. Entre 2001 et 2009 pour des raisons d’ordre personnel il renonce à la peinture.

Depuis 2010 Gopal a participé à de nombreuses expositions en Afrique, en Europe, aux USA ou en Asie. Récemment il a participé à la 11èmeet 12èmeédition de la biennale de Dakar au Sénégal, Dak’Art (2014 et 2016), à la 1èrebiennale de Kampala en Ouganda (2014), au 5èmefestival Maiden Tour à Bakou en Azerbaïdjan (2014). 

Gopal a également été invité à différents programmes de résidences d’artistes, dont ART OMI New York (2014). Certaines ses œuvres font partie de collections publiques et privées, dont celle du Lisser Art Museum de Sassenheim, aux Pays-bas.

Lire la suite

 

LUNE DIAGNE

Alioune Diagne, dit Lune Diagne, est un  artiste pluridisciplinaire, plasticien, chorégraphe et danseur qui vit entre le Sénégal et les Pays-Bas.

Il étudie à l'école des Beaux-Arts de Dakar de 2006 à 2007. Fin 2007, il décide de se consacrer à la danse contemporaine et continue de pratiquer le dessin et de s'intéresser activement aux arts visuels en collaborant avec des artistes plasticiens en créant des performances autour d'œuvres qui l’inspirent. Depuis trois ans, après de longues années consacrées à la danse, Alioune revient aux arts visuels.


Depuis 2018, Alioune a entamé une série de peintures et dessins sur l'expression du visage des tirailleurs sénégalais massacrés au camp de Thiaroye le 01 décembre 1944. Cette série Tirailleurs a attiré l’attention de professionnels de l'art et de la science. L’historien Jean-François Leguil-Bayart lui a consacré l’article « Alioune Diagne, ou la mémoire juste des tirailleurs » dans lequel il considère que les œuvres restituent « la mémoire juste, une présence critique du passé, épurée de toute rancœur, de toute haine, de toute colère, mais qui rappelle ce qui a été et n’aurait pas dû être. »

Lire la suite

 

SAMBOU DIOUF

Né à Dakar 1975, Sambou Diouf sort de l'École des Beaux Arts en 2011. Un artiste qui débute une formation et une carrière tardive. Ses parents refusent qu'il soit artiste.
Très vite après sa sortie de l'école, Sambou réalise une première exposition au OFF de la Biennale de Dakar en 2012. Il ne réapparaît que quatre ans plus tard, après plusieurs années de recherches, lors d'expositions collectives où il se démarque par ses oeuvres torturées, voire urbaines, chargées de référence à ses pairs, comme pour interpeller et créer du lien.


Ses oeuvres fascinantes, suscitent des émotions partagées. En 2017 et 2018 on le retrouve dans le Partcours de Dakar. Et lors de la 13ème édition de la Biennale de Dakar, il est sélectionné pour exposer aux côtés de nombreux artistes sénégalais pour le Pavillon Sénégal.

Lire la suite