Commentaire d’une Œuvre : odessa
Il suffit d’une brise, d’un vent infime pour qu’un monde vacille et s’écroule.
En une seconde à peine, ce qui était une cité paisible est devenu le théâtre du chaos. C’est dans un silence solennel qu’Amina Benbouchta dresse la sculpture Odessa, au sein de l’exposition Chambre centrale, coulée rouge.
L’escalier du Potemkine, celui qui mène aux portes d’une ville ouverte sur la mer noire, s’est transformé en hymne symbolique avec, en haut de son sommet, une chaise figée dans un mouvement de bascule éternel.
Quelques jours après le début des heurts, l’artiste rend hommage à la guerre qui fait rage en Ukraine. Dans sa noirceur, le métal et le bois se mêlent pour exprimer d’une même voix l’angoisse et l’effroi : la paix est réduite à un équilibre fragile, dans un monde où chaque action est visible, responsable de séquelles planétaires et collectives.
Dans un élan créatif, Amina Benbouchta suspend les souffles en jouant avec la gravité. Elle retranscrit un tumulte militaire et médiatique dans un geste minimaliste aux dimensions dérangées.
