Lors de l’inauguration de l’exposition hors les murs Frères d’âme à la galerie Le Manège, Lune Diagne exécute une performance en réponse à celle réalisé au cimetière de Thiaroye quelques jours plus tôt.

“Après avoir utilisé le papier peint, matière fragile et solide à la fois, qui habille, dissimule, camoufle, et protège également, j’ai commencé à explorer la toile comme un linceul, une empreinte. La référence au corps sans vie enveloppé à l’intérieur avant d’être mis en terre chez les musulmans est sans équivoque.

Le papier peint et la toile m’ont permis de m’exprimer et d’enfanter mes oeuvres. Ils sont mes témoins. Les témoins de ces récits et histoires entendus, des ouvrages et essais lus, des recherches effectuées depuis bientôt trois ans. L’histoire du retour des tirailleurs sénégalais, au Camp de Thiaroye, et du 1er Décembre 1944 me hantent.

Mon corps est mon outil. Il porte mon vécu, il est marqué par la vie, par mes héritages et pas les souvenirs. En mouvement, il témoigne de ce qui s’est passé. Exécuter cette performance me permet de secouer la terre, de remuer le sol, d’exhumer ceux qui n’ont pas été décemment enterrés. Sortir ces corps pour leur redonner vie et les ré-inhumer dignement”.

Lune Diagne
Mai 2021

 

Intégralité la performance :

 
 
 
 

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