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OH GALLERY est heureuse de présenter une sélection d’oeuvre de l’artiste camerounais Hako Hankson réalisées entre 2019 et 2022 accompagnée d’extrait du texte rédigé par Aby Gaye afin découvrir ou re-découvrir l’univers et les inspirations de l’artiste. .
Présentation
A son arrivée à Douala à la fin des années 1980, Hako Hankson est propulsé dans un environnement cosmopolite et prend goût à ce qu’il nomme « le désordre chaotique du quotidien »[1]. Sa peinture et ses dessins s’inspirent alors des scènes de rue, et il se hisse rapidement au rang de conteur urbain, avec justesse et humour. Appartenant à une génération de plasticiens autodidactes à une époque où le Cameroun ne possède pas encore d’écoles des beaux-arts, il fait preuve d’ingéniosité et de patience pour façonner son univers plastique. Le matériel est onéreux et difficile à se procurer, il faut alors fabriquer ses propres pigments et attirer l’attention des rares collectionneurs que compte Douala. La qualité plastique de son travail est remarquée et il expose alors ses premières toiles dans un tout nouveau centre d’art, Doual’art[2], créé en 1991 par Marilyn Douala Bell et Didier Schaub, lieu novateur de soutien aux artistes qui travaillent sur les questions urbaines. Cette initiative a sans doute inspiré Hako Hankson qui fonde plus tard son propre centre, fédérant aujourd’hui une communauté de jeunes artistes venus chercher son enseignement et son expérience au sein de son atelier.
Dans les années 1990, Hako Hankson acquiert une certaine notoriété au Cameroun, ce qui lui permet de vivre de sa pratique, mais aussi de se confronter à de plus grands formats et d’expérimenter d’autres médiums, notamment la sculpture qu’il réalise avec des matériaux trouvés et récupérés : du bois, du fer, du plastique, des tissus. Il produit alors de grandes compositions semblables aux figures peintes mais dont l’échelle accentue la dimension hybride. Il s’essaie aussi à la vidéo avec succès et expose une première œuvre à l’Institut Français de Douala. Sa vision panafricaine et son désir de montrer les atrocités commises par la colonisation se concrétisent dans une œuvre vidéo sur l’homme d’état congolais Patrice Lumumba, à laquelle il ajoute la musique du nigérian Fela Kuti[3].
Ses toiles récentes adoptent une palette plus fluide et font naître une tension entre la douceur des textures et des coloris, et la gravité certaine des sujets représentés – les souffrances des peuples déplacés et forcés de quitter leurs terres en raison des instabilités politiques et économiques. Au milieu de grandes étendues blanches, se suivent et se rencontrent des personnages en fuite, guidés par le dessin d’une lune, d’un oiseau mais aussi parfois d’un corps étendu au sol. Ces œuvres marquent un tournant dans la pratique picturale de Hako Hankson et véhiculent un message politique direct. Il dénonce ainsi les politiques d’immigration d’une Europe qui continue de soutenir les gouvernements africains souvent corrompus, tout en niant les atrocités commises au moment des indépendances[4]. Il parvient à retranscrire avec finesse le sentiment actuel ambivalent, entre volonté réprimée de construire l’avenir dans un pays en proie aux conflits armés[5], et l’envie de gagner l’Europe en quête d’une vie meilleure.
Panafricain et libre penseur, Hako Hankson cite volontiers les grandes figures indépendantistes - Thomas Sankara, Ahmed Sekou Touré, Kwame Nkrumah – et se nourrit de la pensée de Cheikh Anta Diop, adhérant à une vision afrocentriste attribuant une place primordiale aux cultures subsahariennes et encourageant les solidarités sur le continent.
Aby Gaye
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HAKO HANKSON
Né en 1968 à Bafang au Cameroun, Hako Hankson vit et travaille aujourd’hui à Douala.
Artiste autodidacte, Hako, de son vrai nom Gaston Hako, était pourtant promis à un avenir tout autre. Cependant il choisit la peinture et les éléments qui ont forgé sa jeunesse. Titulaire d’un brevet de technicien en mécanique automobile, dès les classes de primaires, il ne peut s’empêcher de décorer ses salles de classes.
Hako a en effet grandi sous l’influence de l’art et des cultures des sources de son pays. Son père, premier notable de son village, était un des plus grands notables du Cameroun en plus d’être sculpteur et musicien au Palais Royal. Hako a donc été élevé entouré d’objets des rites d’initiation : masques, statuettes, totems etc. dont se servait son père. Autant d’éléments qu'on retrouve aujourd’hui dans ses œuvres. Ces sources d’inspirations, inséraient minutieusement dans son travail, nous plongent dans l’univers féérique des personnages des contes et louanges de ses ancêtres, frôlant ainsi la limite qui sépare profane et sacré.
Les ŒUVRES
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