La ville de Rosso, trait d’union entre l’Afrique du Nord et l’Afrique Subsaharienne
Dans le cadre de l’exposition Weeyo (Oumar Ball) mais également la project room Birdhouse (Emmanuel Tussore) et de la rencontre avec La Bibliothèque qui se tiendra le samedi 14 octobre prochain, Nianga Diouf revient sur la ville de Rosso aujourd’hui située en Mauritanie mais qui s’est longtemps déplacée de part et d’autre du fleuve Sénégal faisant d’elle tantôt une ville de Mauritanie, tantôt du Sénégal.
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Une forte présence de métissage ethnique, un historique brassage culturel, un florissant commerce ouvert, la ville de Rosso, commune du sud de la Mauritanie située à la frontière du pays avec le Sénégal, reste et depuis très longtemps un trait d’union entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne : un carrefour d’échanges dans des domaines divers et variés dynamisés par l’agriculture irriguée, l’élevage, la pêche et le développement des industries laitières.
Des va et vient des commerçants, des maisons en brique ou en terre ou en béton, des habitats sous forme de tentes, des cabanes près du fleuve, des échanges commerciaux et culturels, l’entraide et le sens de la communauté, Rosso est une ville aux identités plurielles ouverte à la mondialisation et aux relations extérieures facilitée par sa frontière avec le Sénégal.
Dans l’autre rive de Rosso Mauritanie, se trouve, en effet, sa «sœur jumelle», Rosso Sénégal[1]. Le Fleuve Sénégal[2], frontière naturelle entre les deux pays, séparant deux villes «fraternelle» rythmées par les échanges, les identités, les traditions et les relations historiques. Principales points d’entrée et de sortie entre les deux pays, c’est dans ces deux Rosso où s’effectuent la traversée par bac ou pirogue à moteur du fleuve.
Cette richesse se ressente dans la culture du pays et dans la pluralité des langues parlées (wolof, peul, arabe) sur le territoire, créant, ainsi, un symbiose. Cette diversité avait «séduit» le président Moktar Ould Daddah qui hésita, au moment de l’indépendance, à en faire la capitale de la Mauritanie mais jugeant Rosso très marquée par l’influence occidentale, c’est ainsi que Nouakchott verra le jour.
Nianga Diouf
(stagiaire)
NOTES :
[1] Commune du département de Dagana dans la vallée du Fleuve Sénégal à Saint-Louis, Rosso-Sénégal est séparée de sa jumelle Rosso-Mauritanie par le fleuve Sénégal que l'on traverse à l'aide d'un bac. Cette position stratégique en fait la deuxième porte d'entrée au Sénégal après l’Aéroport International Blaise Diagne de Diass.
[2] Le Fleuve Sénégal est un fleuve d'Afrique de l’Ouest au régime tropical, de 1 750 kilomètres de longueur, qui prend sa source en Guinée à 750 mètres d'altitude. Il arrose le Mali, puis la Mauritanie et le Sénégal, tout en servant de frontière entre ces deux pays, avant de se jeter dans l’océan Atlantique à Saint-Louis.
AUTRES SOURCES :
À la frontière Sénégal-Mauritanie, la première pierre du pont de Rosso a été posée, RFI, 2021
Mauritanie-Sénégal: Rosso, une ville, deux pays au rythme des ferries, LE 360 AFRIQUE, 2021
Projet de construction du pont de Rosso, AFBD, 2021
Infrastructures : la construction du pont de Rosso peut commencer, JEUNE AFRIQUE, 2016
Le conflit mauritano-sénégalais : la genèse le cas des Peul de la haute vallée du Sénégal, Santoir Christian, 1990, HORIZON DOCUMENTATION